Le pire cauchemar de Biden : les Noirs et les Hispaniques pour Trump

Pendant plus de deux ans, le président a persisté à traiter les fortes hausses de prix comme un phénomène transitoire, même si le « pic d’inflation » a continué à atteindre son plus haut niveau depuis 40 ans. Il a également insisté sur le fait que l’augmentation des passages illégaux des frontières était saisonnière et n’avait rien d’inquiétant, même si les autorités frontalières ont signalé des niveaux records de migrants entrant illégalement dans le pays et demandant l’asile pour éviter l’expulsion. On se demande si M. Biden nie également ses perspectives de réélection. Tous les grands sondages le font perdre face à Donald Trump. Il est vrai que le jour des élections est dans huit mois et cela pourrait donc bien changer. La Cour suprême a statué lundi à l’unanimité que les démocrates ne pouvaient pas exclure le nom de M. Trump des bulletins de vote des États, mais l’ancien président a encore de nombreuses autres batailles judiciaires à venir, et une condamnation pour crime pourrait avoir un effet sur l’attitude des électeurs. En novembre, le New York Times et le Siena College ont publié les résultats de sondages dans six États clés qui devraient déterminer l’élection : l’Arizona, la Géorgie, le Michigan,…   le Nevada, la Pennsylvanie et le Wisconsin. L’enquête indiquait que 22 % des Noirs voteraient pour M. Trump, ainsi que 42 % des Hispaniques. En 2020, M. Biden a remporté le vote noir, 92 % contre 8 %, et le vote hispanique, 59 % contre 38 %, selon le Pew Research Center. Les électeurs noirs et hispaniques constituent une partie importante de la base démocrate depuis des décennies, mais ces coalitions ne sont pas éternelles. En 2016, M. Trump a gagné en dynamisant des personnes qui n’étaient pas politiquement actives. Maintenant, il vole les électeurs de l’autre équipe. M. Trump ne dirige pas M. Biden parce que les électeurs ignorent ce qu’ils obtiendraient lors d’un deuxième mandat Trump. Joe Biden a gagné il y a quatre ans parce que les électeurs voulaient l’économie de Donald Trump sans Donald Trump. Ce n’est pas ce que M. Biden a livré, et il devra faire plus que qualifier son adversaire de menace pour la démocratie s’il veut être réélu. Comme le notait sèchement le stratège démocrate David Axelrod dans une récente interview : « Je suis presque certain qu’à Scranton, ils ne sont pas assis autour de leur table à parler de démocratie tous les soirs. »